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LHC : la boucle est bouclée !

Genève, le 7 novembre 2007. Lors d’une brève cérémonie souterraine organisée aujourd'hui sous le sol français, Robert Aymar, le directeur général du CERN1, a scellé la dernière interconnexion entre les systèmes d'aimants principaux du Grand collisionneur de hadrons (LHC). Une étape décisive pour la mise en service du LHC, le plus puissant accélérateur de particules du monde, est ainsi franchie.


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Les interconnexions du système cryogénique du LHC comprennent plus de 40 000 soudures étanches (Image: CERN)

Genève, le 7 novembre 2007. Lors d’une brève cérémonie souterraine organisée aujourd'hui sous le sol français, Robert Aymar, le directeur général du CERN1, a scellé la dernière interconnexion entre les systèmes d'aimants principaux du Grand collisionneur de hadrons (LHC). Une étape décisive pour la mise en service du LHC, le plus puissant accélérateur de particules du monde, est ainsi franchie.

Les aimants supraconducteurs principaux du LHC fonctionneront à –271,3 °C, soit à peine 1,9 degré au-dessus du zéro absolu, une température inférieure à celle de l'espace intersidéral. Pour les refroidir à cette température, plus de 10 000 tonnes d’azote liquide et 130 tonnes d’hélium liquide seront diffusées dans un système cryogénique comprenant plus de 40 000 soudures étanches. La cérémonie d’aujourd’hui marque le terme d’un programme de deux ans mené à bien pour connecter tous les aimants principaux du LHC (dipôles et quadripôles), un travail complexe qui a exigé d’assurer tant les connexions électriques que les raccords de fluide.

« C’est un réel accomplissement, souligne Lyn Evans, le chef du projet LHC. Maintenant que nous avons franchi cette étape, nous pouvons nous atteler au refroidissement de la machine et à sa préparation en vue de son exploitation pour la physique. »

Le LHC est une machine circulaire de 27 km de circonférence, divisée en huit secteurs. Chacun de ces secteurs peut être refroidi jusqu’à sa température d’expérimentation (1,9 degré au-dessus du zéro absolu) et mis sous tension indépendamment. Un secteur a été refroidi, mis sous tension, puis réchauffé au premier semestre de 2007. Grâce à ce premier essai, riche en enseignements, les autres secteurs pourront être testés plus vite.

« Au cours des prochains mois, nous procéderons à la mise en froid des secteurs restants, explique Lyn Evans. D’ici à la fin 2007, le refroidissement de cinq secteurs sera en cours, et les trois derniers suivront au début de l’année prochaine. »

Si tout se déroule bien, les premiers faisceaux pourront être injectés dans le LHC en mai 2008 et l’accélération des faisceaux pourra être assurée d’ici au mois de juin ou de juillet. Cependant, avec un projet d’une telle ampleur et d’une telle complexité, la transition entre les phases de construction et d’exploitation ne se fait pas du jour au lendemain.

« Ce n’est pas le genre de machine qu’on peut enclencher en appuyant sur un gros bouton rouge, souligne Robert Aymar. Il faut mettre en service chaque partie du système avec le plus grand soin, en testant chacun des sous-systèmes et des éléments, et en les réparant si nécessaire. »

« Pour l’instant, nous n’avons rencontré aucun obstacle insurmontable, ajoute Lyn Evans. Si l’on songe à la complexité du LHC, on peut se féliciter que tout se passe si bien ! Et nous nous réjouissons tous à la perspective de pouvoir exploiter la machine pour la physique l’été prochain. » Il reste toutefois prudent : « Bien sûr, si pour une raison ou pour une autre il s’avère nécessaire de réchauffer un secteur, l’expérimentation ne commencera probablement pas au début de l’été, mais plutôt à la fin. »

Le CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est le premier centre mondial de recherche en physique des particules. Il a son siège à Genève et a actuellement pour Etats membres l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'Inde, Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission européenne et l'UNESCO ont le statut d'observateur