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Le CERN confirme son engagement en faveur du libre accès

Genève, le 31 mars 2005. Le CERN1 confirme son engagement en faveur du libre accès à l’information scientifique. Lors d'une réunion, mercredi dernier, le Comité de direction de l’Organisation a donné son aval à la politique de libre accès à tous les résultats du Laboratoire définie dans le document "Continuing CERN action on Open Access" (pdf), publié au début du mois par son Comité pour la politique de documentation scientifique (SIPB). "Le CERN marque ainsi son attachement à communiquer l’enthousiasme suscité par la recherche fondamentale à un public aussi large que possible", a indiqué Guido Altarelli, l'actuel président du SIPB.

Le libre accès à la connaissance scientifique est aujourd'hui l'objectif d'une fraction croissante de la communauté scientifique mondiale. Ce concept, rendu possible par les nouveaux outils électroniques, sera source de bienfaits considérables pour tous les lecteurs qui pourront accéder librement aux résultats de la recherche.

Depuis ses débuts, le CERN soutient implicitement une telle démarche. Sa Convention (pdf), adoptée en 1953 par les 12 Etats membres fondateurs, appelle l'ouverture car elle stipule que "… les résultats [des] travaux expérimentaux et théoriques [de l’Organisation] sont publiés ou de toute autre façon rendus généralement accessibles". Toutefois, il aura fallu attendre ces dernières années pour que voie le jour la technologie permettant de concrétiser cet objectif.

C'est cet idéal d'ouverture et de partage au sein d'une vaste communauté qui avait conduit Tim Berners-Lee à inventer le World Wide Web au CERN. Aujourd'hui, le CERN et ses instituts partenaires développent l'informatique des grilles de calcul qui permettra aux physiciens du monde entier d'analyser les données produites par sa nouvelle machine, le Grand collisionneur de hadrons (LHC).

L'engagement évoqué plus haut fait suite à de précédentes initiatives prises par le CERN ces 18 derniers mois en faveur du libre accès : approbation en novembre 2003 par le SIPB du document "An electronic publishing policy for CERN" (pdf), signature de la déclaration de Berlin en mai 2004 lors d'une réunion au CERN sur la mise en oeuvre de cette dernière (Berlin 2) et présentation, à l'occasion d'une réunion à Southampton en février 2005 (Berlin 3), du plan proposé pour son application.

Lors de la réunion de Southampton, une résolution a été adoptée, qui répond parfaitement aux mesures préconisées par le CERN et appelle les organisations scientifiques à embrasser les deux aspects essentiels du mouvement en faveur du libre accès :

  1. mettre en oeuvre des politiques imposant à leurs scientifiques de déposer chaque article publié dans une archive électronique librement accessible, et
  2. encourager leurs scientifiques à publier leurs travaux dans des revues librement accessibles, y compris en fournissant l'appui nécessaire à cette transition

Le coût toujours croissant des méthodes traditionnelles de publication scientifique est un autre facteur incitant à changer le mode de diffusion. Aujourd'hui, l'offre de la bibliothèque du CERN n'est pas complète, même pour des thèmes au coeur des activités du Laboratoire.

"Les auteurs doivent rester libres de publier là où ils le souhaitent", a indiqué Altarelli, "et actuellement, seules quelques revues ont adopté le libre accès et des modèles commerciaux acceptables". Le CERN, grâce à sa position de premier laboratoire scientifique international et à sa politique de défense du libre accès, pourrait rapidement faire évoluer les choses.

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des Particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres actuels sont les suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, France, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. L'Inde, Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission européenne et l'UNESCO ont le statut d'observateur.