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Le rôle de la science dans la société de l'information mis en évidence dans le cadre d'une conférence au CERN

Genève, le 9 décembre 2003. En accueillant dans ses murs la Conférence sur le rôle de la science dans la société de l'information (RSSI), le CERN1 s'est résolument engagé sur la voie de l'élaboration de la politique. Cette conférence, organisée conjointement par le CERN, l'UNESCO, le Conseil international pour la science et l'Académie des sciences du tiers monde, s'est tenue au CERN les 8 et 9 décembre en complément de la première phase du Sommet mondial sur la société de l'information (le SMSI, qui se tient à Genève du 10 au 12 décembre).

"Cette manifestation nous a permis de mieux concevoir les moyens de mettre les technologies de l'information et de la communication au service de toute l'humanité ", a déclaré Luciano Maiani, Directeur général du CERN, qui a récapitulé les moments forts de la Conférence et présentera ses résultats au SMSI. L'un des principaux objectifs de la conférence RSSI était de relever le défi lancé en mars dernier dans la revue Science par le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, lorsqu'il a appelé tous les scientifiques de la planète à collaborer avec les Nations Unies pour faire profiter les pays en voie de développement des bienfaits de la science moderne.

La science fondamentale est à l'origine des technologies sur lesquelles repose la société de l'information, et la communauté scientifique, pour satisfaire ses propres besoins, a bien souvent été le moteur d'innovations dans le domaine des technologies de l'information, comme l'Internet et le World Wide Web. La recherche scientifique restera le fondement des évolutions futures de la société de l'information. La mondialisation de la société de l'information pourrait permettre aux scientifiques de nombreuses régions du monde de créer ce qu'Adolf Ogi, le conseiller spécial du Conseil fédéral suisse pour le SMSI, nomme « la science sans frontières », et de mettre ce qu'Adama Samassékou, le président de la commission préparatoire du SMSI, a appelé leurs « connaissances autochtones » au profit de l'avancement de la science.

Cependant, « la technologie à elle seule ne garantit pas une utilisation et une application fructueuses des données numériques », a souligné Santiago Borrero, le secrétaire général du Pan-American Institute for Geography and History. « Les technologies de l'information, leur infrastructure et leur connectivité ne signifient pas nécessairement accès à l'information et suppression de la fracture numérique. » Aussi est-il important que les scientifiques contribuent à déterminer comment utiliser au mieux ces technologies et que la communauté scientifique fasse entendre sa voix au Sommet mondial.

La RSSI a émis des lignes directrices concernant plusieurs domaines : « De l'avis général, l'éducation est nécessaire au développement, la coopération Sud-Sud peut être un facteur décisif et les TIC sont essentielles dans le processus d'apprentissage tout au long de la vie » a déclaré Luciano Maiani. Les TIC sont aussi utiles dans les domaines de la santé publique, en particulier l'eau salubre. Dans le domaine de l'environnement, les planificateurs et les décideurs ont besoin d'informations exactes et actuelles. L'échange et l'utilisation de données scientifiques pourraient être un modèle pour toute la société et l'importance capitale des gratuiciels a été soulignée. Toutefois, comme SAR Maha Chakri Sirindhorn, la princesse de Thaïlande, l'a rappelé aux participants, « il n'y a pas qu'une seule formule pour le développement ». Il est donc important que les scientifiques s'engagent dans l'élaboration de la politique et définissent des projets dont les bienfaits sont manifestes, comme par exemple la Grille de calcul.

« A l'aube de l'avènement de la nouvelle révolution des TIC, tandis que commencent tout juste à se dessiner les nouvelles structures de la connaissance, nous devons être prêts à nous réinventer et à envisager un changement radical, non pas seulement une petite amélioration », a souligné Ismail Serageldin, le directeur général de la bibliothèque d'Alexandrie.

Déjà, plusieurs des objectifs définis par la RSSI semblent en passe d'être atteints. Il est admis dans le projet de Déclaration des principes du SMSI que « la science joue un rôle central dans l'élaboration de la société de l'information ». De plus, le projet de Plan d'action du SMSI vise à promouvoir les connexions Internet à haut débit dans toutes les universités et instituts de recherche, la diffusion du savoir par la publication électronique, la technologie d'égal à égal et l'efficacité de la collecte et la sauvegarde des données scientifiques. « Il nous appartient, à nous, les scientifiques, de nous attacher à mettre en œuvre le Plan d'action et à prouver que des progrès tangibles auront été réalisés d'ici à la prochaine réunion du SMSI, à Tunis en 2005 », a déclaré Luciano Maniani.

Le CERN organisera aussi un forum sur la science et la société de l'information (SIS) dans le cadre de l'exposition « TIC pour le développement » qui se tiendra à Palexpo, à Genève, pendant le Sommet mondial. Ce forum sera pour les organisations scientifiques l'occasion de présenter leurs initiatives relatives aux TIC, et il permettra aussi de montrer le premier serveur Web et de donner des informations sur le CERN et la conférence RSSI. Un stand connecté en ligne avec le SIS présentera des initiatives scientifiques de pointe liées au Web. L'exposition sera ouverte au public du 9 au 13 décembre.

Interrogé sur l'importance de la conférence RSSI, Tim Berners-Lee, l'inventeur du Web et le directeur du Consortium World Wide Web, a déclaré « je pense que, de temps en temps, il est bon de prendre un peu de recul et de regarder vers l'avenir en se demandant où l'on va. Le fait que nous y réfléchissions tous ensemble signifie peut-être déjà que la conférence est un succès».

Notes aux rédactions

L'acronyme CERN désigne l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire, le plus grand centre mondial de recherche fondamentale. Fondé en 1954, le Laboratoire compte aujourd'hui 20 Etats membres et a conclu des accords de coopération officiels avec plus de 30 autres pays dans le monde entier.

Créé en 1931, le Conseil international pour la science (ICSU) est une organisation non gouvernementale dont la mission est de renforcer la science internationale au bénéfice de la société. Il rassemble 101 organisations scientifiques nationales et 27 associations scientifiques internationales.

L'Académie des sciences du Tiers monde (TWAS) est une organisation internationale autonome fondée en 1983 à Trieste (Italie). Elle compte plus de 600 membres et membres associés et a pour principal but de promouvoir les compétences et l'excellence scientifiques pour un développement durable dans l'hémisphère Sud.

L'objectif premier de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture est de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde en resserrant, par l'éducation, la science, la culture et la communication, la collaboration entre nations, afin d'assurer le respect universel de la justice et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples.

Informations complémentaires

James Gillies
CERN
Tél. :+41 22 767 4101
email: James.Gillies@cern.ch

Renilde Vanden Broeck
CERN
Tél: +41 22 767 2141
email: Renilde.Vanden.Broeck@cern.ch

La conférence RSSI a été parrainée par Oracle, la République et Canton de Genève, l'Agence suisse pour le développement et la coopération, l'Institut de Santa Fe, l'Engineering and Physical Sciences Research Council, le Conseil de la recherche en physique des particules et en astronomie, le ministère espagnol de la science et de la technologie, le Conseil suédois de la recherche et l'Université virtuelle africaine.

1. Le CERN, le Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Il compte actuellement vingt Etats membres : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. L 'Inde, Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission européenne et l 'UNESCO ont le statut d'observateur.