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Nouveau record de débit longue distance avec l'Internet nouvelle génération

Genève, le 26 juin 2003. Grâce au procotole Internet nouvelle génération IPv6, des scientifiques du CERN1 et de l'Institut de technologie de Californie (Caltech)2 ont établi un nouveau record de débit dans le cadre de la compétition "Internet2 Land Speed Record". L'équipe a maintenu un débit à flux unique sur TCP (Tranfer Control Protocol) de 983 gigabits par seconde pendant plus d'une heure entre le CERN et Chicago, soit une distance de plus de 7000 kilomètres. Cela revient à transférer l'intégralité d'un CD toutes les 5,6 secondes.

Cette performance est d'autant plus remarquable qu'elle a relevé deux défis importants : l'acheminement de données par IPv6 avec un débit proche du gigabit par seconde et la transmission à longue distance en TCP à travers des réseaux à très haut débit. D'après les chercheurs de Caltech, cette avancée majeure démontrant à quel point l'IPv6 peut être efficace devrait encourager les scientifiques et ingénieurs dans de nombreux secteurs de la société à mettre en œuvre le protocole Internet nouvelle génération.

Ce dernier record établi par le CERN et Caltech constitue un pas de plus dans le programme de recherche et de développement en cours qui vise à mettre au point des réseaux à haut débit intercontinentaux qui serviront de base à la prochaine génération de grilles de calcul intensif. Caltech et le CERN détiennent également le record actuel "Internet2 land speed record" dans la catégorie IPv4, le protocole Internet traditionnel qui transporte à ce jour 90% du trafic sur le réseau mondial. En collaboration avec le Centre de l'accélérateur linéaire de Stanford (SLAC), le Laboratoire national de Los Alamos et les entreprises Cisco Systems, Level 3 et Intel, l'équipe a transféré un téraoctet de données en moins d'une heure sur les 10 037 kilomètres qui séparent Sunnyvale (Californie, USA) de Genève (Suisse). Cela équivaut à maintenir un débit sur TCP de 2,38 gigabits par seconde pendant plus d'une heure.

L'accès au transfert de données de bout en bout, avec IPv4 et IPv6, à plusieurs gigabits par seconde devrait conduire à l'émergence de nouveaux modèles d'utilisation des infrastructures Internet dans la recherche et le commerce. Les utilisateurs pourront créer des "organisations virtuelles" d'échelle planétaire, partageant en toute souplesse leurs ressources informatiques et leurs données. Cette question est capitale en particulier pour les projets d'avant-garde dans la science et la technologie, dans des secteurs comme la physique des particules, l'astronomie, la bioinformatique, la modélisation du climat planétaire et la sismologie. Pour Olivier Martin, responsable des réseaux externes du CERN et à la tête du projet DataTAG3, "Ces nouveaux records démontrent clairement que les protocoles IPv6 sont arrivés à mâturité et qu'il existe des produits commerciaux adaptés. Ils prouvent également qu'il est possible de transférer de très grandes quantités de données en utilisant un seul flux TCP/IP et non plusieurs comme la plupart des chercheurs avaient jusqu'à présent l'habitude de le faire pour contourner rapidement les déficiences des algorithmes de contrôle des flux. J'ai bon espoir que les différents groupes de recherche qui travaillent sur cette question vont à présent rapidement mettre au point des variantes du protocole de transport TCP/IP permettant d'assurer la transmission des fichiers avec des débits de plusieurs gigabits par seconde sur de très longues distances avec une bien meilleure tolérance aux pertes de paquets, ce qui permettra d'égaler, voire de battre ces nouveaux records sur des réseaux Internet partagés."

Pour Harvey Newman, professeur de physique à Caltech, "Ce record constitue une avancée majeure dans notre projet dynamique de permettre l'analyse décentralisée à l'échelle planétaire des données surabondantes de la prochaine génération d'expériences en physique des hautes énergies. Le transfert à la demande de quantités de données mesurées en téraoctets vers de petits groupes et des milliers de chercheurs et étudiants aux quatre coins de la planète, constitue l'un des fondements de ce projet dont nos récents records montrent qu'il est réaliste. L'IPv6, avec un espace adresses accru et un renforcement des paramètres de sécurité, est essentiel pour l'avenir des réseaux planétaires, et en particulier pour des organisations comme la nôtre, où des scientifiques du monde entier bâtissent des grappes d'ordinateurs toujours plus étendues et utilisent des ordinateurs, notamment des ordinateurs sans fil et des appareils portables, pour tous les aspects de leurs activités quotidiennes."

"Et Newman d'ajouter : "A l'avenir, l'utilisation d'IPv6 nous permettra d'éviter la traduction d'adresse réseau (NAT), gênante dans l'utilisation de technologies vidéo de pointe pour la collaboration en temps réel. Ces développements permettront également à une plus vaste communauté de chercheurs d'utiliser des architectures homologues et d'autres architectures de grilles avancées pour soutenir leurs objectifs scientifiques dans le domaine du calcul intensif. "

L'équipe s'est appuyée sur les capacités des puissants réseaux optiques de LHCnet, DataTAG et StarLight et est extrêmement reconnaissante pour le soutien apporté par l'équipe du projet DataTAG, parrainé par la Commission européenne (Subvention UE IST-2001-32459), et aux Etats-Unis par le Bureau de la science du DOE, la Division de physique nucléaire et des hautes énergies (Subventions DOE DE-FG03-92-ER40701 et DE-FC02-01ER25459) et la Fondation nationale pour la science NSF (Subventions ANI 9730202, ANI-0230967 et PHY-0122557).

Contacts

au CERN : Press Office

à Caltech: Robert Tindol :+ 1 (626) 395-3631

* Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Suisse. La Fédération de Russie, l'Inde, Israël, le Japon, la Turquie, les Etats-Unis d'Amérique, la Commission des Communautés européennes et l'Unesco ont le statut d'observateur.

** Avec une faculté exceptionnelle, quatre prix Nobel et des installations hors campus telles que l'Observatoire Palomar et l'Observatoire W. M. Keck, l'Institut de technologie de Californie est l'un des plus grands centres de recherche mondiaux. Il dispense également des cours dans le domaine de la science et de la technologie à une population étudiante composée d'environ 900 étudiants du deuxième cycle et 1000 doctorants, garants d'un niveau de connaissances élevé et de prouesses intellectuelles. Le campus de Caltech (50 ha environ) est situé à Pasadena, en Californie, une ville de 135 000 habitants aux pieds des montagnes de San Gabriel, à environ 50 km de l'océan pacifique et 15 km au nord-est du Los Angeles Civic Center. Caltech est une université indépendante, financée par des fonds privés et n'est associée ni au système des Universités de Californie, ni aux universités polytechniques de l'Etat de Californie.

 

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Suisse. La Fédération de Russie, l'Inde, Israël, le Japon, la Turquie, les Etats-Unis d'Amérique, la Commission des Communautés européennes et l'Unesco ont le statut d'observateur.
2. Avec une faculté exceptionnelle, quatre prix Nobel et des installations hors campus telles que l'Observatoire Palomar et l'Observatoire W. M. Keck, l'Institut de technologie de Californie est l'un des plus grands centres de recherche mondiaux. Il dispense également des cours dans le domaine de la science et de la technologie à une population étudiante composée d'environ 900 étudiants du deuxième cycle et 1000 doctorants, garants d'un niveau de connaissances élevé et de prouesses intellectuelles. Le campus de Caltech (50 ha environ) est situé à Pasadena, en Californie, une ville de 135 000 habitants aux pieds des montagnes de San Gabriel, à environ 50 km de l'océan pacifique et 15 km au nord-est du Los Angeles Civic Center. Caltech est une université indépendante, financée par des fonds privés et n'est associée ni au système des Universités de Californie, ni aux universités polytechniques de l'Etat de Californie.
3. DataTAG est un projet cofinancé par l'Union européenne, le ministère de l'énergie des Etats-Unis (DOE) et la Fondation nationale pour la science (NSF), emmené par le CERN et quatre autres partenaires. Il réunit les plus grands laboratoires européens de recherche : l'Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN- Italie), l'Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA-France), le Particle Physics and Astronomy Research Council (PPARC-Royaume-Uni) et l'Université d'Amsterdam (UvA- Pays-Bas). Le projet DataTAG est étroitement lié au programme DataGrid de l'Union européenne, qui vise à développer la plus grande grille de calcul européenne et est également placé sous la houlette du CERN.