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Le Conseil du CERN prend d'importantes mesures pour l'avenir

Genève, le 21 juin 2002. Le Conseil du CERN1 au sein duquel les représentants des vingt Etats membres de l'Organisation décident des programmes scientifiques et des ressources financières, a tenu ce jour sa 122e session sous la présidence du professeur Maurice Bourquin (CH). Suite à cette session, le conseil a émis les conclusions suivantes.

La réunion était placée sous le signe de la confiance dans le CERN : confiance dans sa direction, dans sa capacité à faire ce qu'on attend de lui et dans son avenir. La confiance dans les capacités techniques du CERN a été mise en évidence dans le rapport du Comité d'examen externe (ERC) au Conseil, malgré une critique des pratiques de gestion passées. L'ERC a fait observer que le Laboratoire pouvait être "légitimement fier de ses succès passés et de sa réputation mondiale de premier plan", succès qui "témoignent d'un atout inestimable qui ne l'a jamais quitté : un personnel compétent et dévoué".

Les membres du Conseil ont convenu d'accepter les recommandations de l'ERC sur de nombreuses questions en considérant qu'il s'agit d'un ensemble équilibré de mesures pour l'avenir du CERN. Le Conseil a également noté avec plaisir la cohérence qui existe entre les recommandations de l'ERC et les éléments du Plan à moyen terme pour le Laboratoire présenté par le Directeur général, Luciano Maiani. Le plan envisage des changements dans les pratiques de gestion qui sont nécessaires pour adapter le Laboratoire à l'ère du Grand collisionneur de hadrons (LHC) et il procède également à une importante réaffectation de ressources pour le LHC.

Selon le professeur Maiani "Le plan reflète la détermination de l'Organisation à réaliser le LHC tout en respectant, dans toute la mesure du possible, les conditions budgétaires de 1996."

Le Conseil a conclu que le rapport de l'ERC et les propositions de la Direction, y compris la réaffectation de 500 MCHF au LHC, étaient un pas important sur la voie d'une résolution des problèmes constatés et d'un rétablissement d'un climat de confiance.

Rapport du Comité d'examen externe
Le Comité d'examen externe, présidé par M. Robert Aymar (FR), Directeur du Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), avait été créé en décembre 2001 en raison de l'augmentation du coût du LHC à son achèvement qui était devenue apparente en 2001. Il avait pour mission de procéder à une analyse complète de l'accélérateur LHC, de ses zones d'expérimentation et de la part revenant au CERN dans la construction des détecteurs, ainsi que des activités de l'Organisation autres que le projet LHC. Le rapport final, fruit de cinq mois de consultations, d'enquêtes et d'entretiens auprès de la Direction et du personnel du CERN, a été présenté ce jour au Conseil.

Dans son rapport, l'ERC considère que "la conception du LHC est excellente et que la machine atteindra les performances nominales requises" et il affirme que le LHC est "au premier rang des priorités de la physique mondiale des hautes énergies : le soutien apporté au CERN pour la réalisation de cet objectif ne faiblira pas." L'ERC a constaté cependant que la crise devenue apparente l'année dernière résultait "de graves faiblesses … en matière de sensibilisation aux coûts et de contrôle de ceux-ci, de gestion des contrats et de comptes rendus financiers."

Le rapport faisait différentes recommandations sur la politique des resources humaines et sur l'amélioration des procédures financières au CERN, notamment un passage à un système d'analyse de la "valeur acquise" et à une comptabilité totalement intégrée du personnel et du matériel, actuellement distincts. L'ERC a également considéré les activités scientifiques du CERN non liées au LHC et recommandé une mise à l'arrêt prolongée du Super synchrotron à protons (SPS) et un transfert significatif de personnel du Synchrotron à protons (PS) au LHC pour concentrer les ressources sur cette dernière machine.

Le professeur Maiani s'est félicité du rapport de l'ERC et a déclaré que le CERN s'engageait à préparer, pour septembre 2002, un plan d'action en vue d'une mise en œuvre détaillée des recommandations de l'ERC à bref délai. La Direction préparera également, pour décembre 2002, une proposition de révision du cadre financier de 1996 pour le LHC donnant la priorité absolue à l'achèvement de cette machine en vue de sa mise en service en 2007. Cette révision inclura le coût du projet LHC jusqu'à son achèvement, les ressources pour le programme hors LHC ainsi qu'un nouveau cadre financier et un nouveau plan d'effectifs à long terme pour l'Organisation.

Plan à moyen terme et budget pour 2003
Le professeur Maiani a présenté au Conseil le Plan à moyen terme de la Direction du CERN. Ce plan repose sur des consultations menées, en particulier, avec les cinq groupes de réflexion internes créés pour examiner le coût de divers programmes scientifiques et les possibilités d'économies à l'échelle du Laboratoire, ainsi que pour formuler des recommandations sur les moyens de restructurer et d'améliorer les outils de gestion des ressources du CERN. Les conclusions de l'ERC et les recommandations des groupes de réflexion se rejoignaient visiblement, si bien que le Plan à moyen terme traite déjà d'un grand nombre de questions soulevées par l'ERC. En particulier, le PS et le SPS seront arrêtés pendant toute l'année 2005 ; le secteur des accélérateurs sera restructuré à partir de janvier 2003, ce qui permettra la réaffectation - déjà commencée - de personnel au LHC ; un système d'analyse de la valeur acquise, incluant les ressources humaines, est déjà en train d'être mis en œuvre pour le projet LHC.

Le professeur Maiani souligne que "Le plan sous-utilise le potentiel de l'infrastructure du CERN en matière de recherche, ainsi que sa capacité à diffuser des savoir-faire et des technologies en physique". L'ERC estime cependant que "c'est le prix à payer pour posséder, à l'avenir, cet outil puissant [le LHC]".

Le Conseil a approuvé le chiffre de 1217 MCHF pour les dépenses en 2003, de manière qu'un budget 2003 détaillé soit préparé pour septembre 2002. Il a en outre accepté de débloquer les 33 MCHF restants sur le budget 2002, qui avaient été retenus en attendant que soient clarifiés les problèmes de financement du LHC.

Nominations de personnel supérieur
M. André Naudi (CH/GB) a été nommé Directeur des finances du 1er juillet 2002 au 31 décembre 2003.
M. Stephen Myers (GB) a été nommé Chef de la Division Accélérateurs et faisceaux du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2004.
M. Philippe Lebrun (FR) a été nommé Chef de la Division Technologie des accélérateurs du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2004.
M. Paolo Ciriani (IT) a été nommé Chef de la Division Soutien en ingénierie et technologies du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2004.
M. Wolfgang Weingarten (DE) a été nommé Chef de la Division de l'Inspection technique et de la sécurité du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2004.
M. Wolfgang von Rüden (DE) a été nommé Chef de la Division Technologie de l'information du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2004.
M. Alberto Scaramelli (IT) a été reconduit dans ses fonctions de Chef de la Division Support technique du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2003.
M. Juan Antonio Rubio (ES) a été reconduit dans ses fonctions de Chef de la Division Education du public et transfert de technologie du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2004.

Elections
Les professeurs M. Cavalli-Sforza (ES), T. Kondo (JP), M. Spiro (FR) et B. Webber (GB) ont été élus membres du Comité des directives scientifiques pour trois ans à compter du 1er juillet 2002.
M. H. Schunck (DE) a été réélu vice-président du Conseil pour un an à compter du 1er juillet 2002.
M. J. Bezemer (NL) a été réélu président du TREF pour un an à compter du 1er juillet 2002.
M. F. Gruber (CH) a été réélu vice-président du TREF pour un an à compter du 1er juillet 2002. .

Organisme d'audit
La Cour des comptes d'Autriche a été nommée comme organisme d'audit externe pour une période de trois ans à compter du 1er janvier 2003.

1. Le CERN, le Laboratoire Européen de Physique des Particules, est basé à Genève. Actuellement ses états membres sont l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la République Tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, les Pays Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la République de Slovaquie, l'Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume Uni. Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission Européenne et l'UNESCO ont un statut d'observateur.