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Sprint final pour le LEP

Last sprint for LEP

Le professeur Sacha Skrinsky donne la médaille de membre étranger à l'Académie des Sciences russe au directeur général du CERN, Luciano Maiani, lors de la réunion du Conseil du 23 juin 2000.

Genève, le 23 juin 2000. Le Directeur général du CERN1, le professeur Luciano Maiani, a évoqué en premier lieu, dans son rapport, les performances de l'accélérateur vedette du Laboratoire, le grand collisionneur électron-positon LEP, dans la dernière année de son exploitation. Le LEP permet des collisions à des énergies jamais atteintes auparavant, grâce à des faisceaux de plus de 104 GeV, bien au-delà de l'énergie nominale de cette machine, et donne ainsi aux expériences une dernière chance de découvrir les toujours mystérieuses particules de Higgs, avant la fin de son programme d'expérimentation en septembre. Grâce aux données de précision recueillies au LEP et ailleurs, les scientifiques savent déjà que les particules de Higgs, si elles existent, devraient être à la portée du successeur du LEP, le LHC.


Genève, le 23 juin 2000. Le Directeur général du CERN1, le professeur Luciano Maiani, a évoqué en premier lieu, dans son rapport, les performances de l'accélérateur vedette du Laboratoire, le grand collisionneur électron-positon LEP, dans la dernière année de son exploitation. Le LEP permet des collisions à des énergies jamais atteintes auparavant, grâce à des faisceaux de plus de 104 GeV, bien au-delà de l'énergie nominale de cette machine, et donne ainsi aux expériences une dernière chance de découvrir les toujours mystérieuses particules de Higgs, avant la fin de son programme d'expérimentation en septembre. Grâce aux données de précision recueillies au LEP et ailleurs, les scientifiques savent déjà que les particules de Higgs, si elles existent, devraient être à la portée du successeur du LEP, le LHC.

Le professeur Maiani a décrit d'autres aspects du programme scientifique en cours au Laboratoire. L'expérience NA48 continue d'étudier la préférence de la Nature pour la matière par rapport à l'antimatière. L'expérience COMPASS enrichira bientôt la longue tradition de recherche du CERN dans une large gamme de domaines de la physique nucléaire et subnucléaire. Le programme des ions lourds, dont les participants ont annoncé, en février 2000, les premières indications d'un état de la matière qui doit avoir existé immédiatement après le Big Bang, reprendra au SPS et plus tard avec l'expérience ALICE au LHC. Entre-temps, le relais pour les expériences avec les ions lourds sera transmis au Laboratoire américain de Brookhaven, auquel le Directeur général a adressé ses félicitations pour la récente mise en service du collisionneur d'ions lourds RHIC.

Trois nouvelles installations contribuent à préserver la diversité de la recherche au CERN. Une installation de neutronique par temps de vol complétera l'installation ISOLDE du Laboratoire, en service depuis longtemps, et couvrira des domaines aussi divers que la recherche biomédicale et la physique nucléaire. Le décélérateur d'antiprotons commencera cette année à recueillir des données expérimentales, avec la perspective passionnante de création d'un nombre appréciable d'atomes d'antihydrogène. Enfin, le projet "Neutrinos du CERN vers le Gran Sasso" viendra soutenir en 2005 les efforts entrepris dans le monde entier pour comprendre le comportement des neutrinos.

Progrès du LHC

Le projet LHC, qui accapare plus de 60% des ressources matérielles du Laboratoire et près de la moitié de ses ressources humaines, constitue maintenant l'activité centrale du CERN. A l'exception de certains retards, maintenant rattrapés, dans les travaux de génie civil, la construction de la nouvelle machine respecte le calendrier et le budget prévus, et les contrats déjà conclus représentent près de 60% du montant total des dépenses. La collaboration à l'échelle mondiale pour la construction de la nouvelle machine fonctionne bien; des éléments arrivent au CERN du monde entier et des outils de gestion de projet à base Web sont mis en place. La construction des détecteurs pour la nouvelle machine avance également de manière satisfaisante, malgré des retards inévitables dans une entreprise aussi complexe. Les collaborations feront néanmoins en sorte que les détecteurs soient prêts à fonctionner le jour de la mise en service de l'accélérateur.

Investir pour l'avenir

Envisageant l'avenir à long terme, le Directeur général a fait observer que le moment est venu de mettre sur pied un vigoureux programme de R&D concernant les accélérateurs. Le projet de collisionneur linéaire compact, CLIC, entrera dans une nouvelle phase l'an prochain, lorsqu'une nouvelle installation d'essai pourra être installée dans des bâtiments actuellement occupés par le préinjecteur du LEP. Un nouveau programme de R&D pour des accélérateurs de protons de haute intensité se met en place en vue de la production d'un faisceau de neutrino de deuxième génération. Le CERN partage son savoir-faire en matière de cavités accélératrices supraconductrices avec d'autres laboratoires, notamment DESY à Hambourg. Ces activités sont coordonnées dans le cadre général de la R&D concernant les accélérateurs et actuellement financées par le CERN à hauteur de 1% de ses ressources. Le Directeur général a déclaré que ce pourcentage est acceptable durant la période de construction du LHC, mais il estime qu'il est temps de commencer à le relever progressivement.

Le transfert de technologie et de connaissances revêt pour le CERN une importance croissante et le Laboratoire adopte dans ce domaine une ligne de conduite structurée. Le Directeur général a donné un aperçu des technologies du CERN susceptibles de trouver des applications en dehors de la physique des particules: des accélérateurs et détecteurs spécialisés à usage médical aux technologies du vide et des films minces, en passant par le GRID (grille de calcul) – l'Internet de la prochaine génération – pour lequel le LHC sera un banc d'essai mondial idéal.

Personnel et budget

Le budget restera constant aux prix de 2000 jusqu'en 2004. Le professeur Maiani a fait observer que la composition du personnel est en évolution. Dans le cadre d'une diminution régulière de l'effectif, le pourcentage des travailleurs manuels et des gens de métier a chuté, tandis que celui des physiciens et ingénieurs s'est accru. De gros efforts ont été déployés pour externaliser un certain nombre d'activités non essentielles. Il a souligné que les ressources sont à peine suffisantes et qu'un effectif plus nombreux sera nécessaire pour mener à bien un vigoureux programme de recherche pour assurer l'avenir du CERN.

Senior staff appointments

M. K. Hübner (AT) a été reconduit dans ses fonctions de Directeur des accélérateurs du 1er janvier 2001 au 30 juin 2001.
M. C. Wyss (CH) a été nommé Directeur des accélérateurs du 1er juillet 2001 au 31 décembre 2003.
Le professeur G. Goggi (IT) a été reconduit dans ses fonctions de chef de la Division EP du 1er janvier 2001 au 30 juin 2001.
M. W-D. Schlatter (DE) a été nommé chef de la Division EP du 1er juillet 2001 au 30 juin 2004.

Elections

Le professeur W. Majerotto (AT) a été réélu Vice-Président du Conseil pour une année à compter du 1er juillet 2000.
Le professeur W. Buchmüller (DE) a été élu membre du Comité des directives scientifiques pour trois ans à compter du 1er juillet 2000.
Le professeur P. Strolin (IT) a été élu membre du Comité des directives scientifiques pour trois ans à compter du 1er janvier 2001.

1. CERN, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, Israël, Japon, la Turquie, les Etats-Unis, la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.