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Contribution supplémentaire de 5 milliards de yens du Japon au grand collisionneur de hadrons du CERN

Genève, le 18 mai 1998. Le ministère japonais de l'éducation, de la science, des sports et de la culture (Monbusho) a annoncé, sous réserve d'approbation par la Diète, le versement d'une contribution supplémentaire de 5 milliards de yens (environ 56 millions de francs suisses) à la construction du LHC. Ce geste généreux renforce les excellentes relations qui se sont établies entre le CERN1 et le Japon. En mai 1995, le Japon a versé une première contribution de 5 milliards de yens au projet LHC et s'est vu accorder le statut d'observateur au Conseil du CERN en juin 1995. En décembre 1996, la délégation japonaise a annoncé, lors de la session du Conseil du CERN, que le cabinet japonais avait approuvé une nouvelle contribution de 3,85 milliards de yens au projet LHC. La contribution totale du Japon s'élève maintenant à 13,85 milliards de yens (soit environ 159 millions de francs suisses).

Le Directeur général du CERN, le professeur Chris Llewellyn Smith, a remercié le Gouvernement japonais de sa générosité et de son soutien en ces termes: "Ce concours financier apporte une preuve splendide du puissant engagement du Japon envers le CERN et le projet LHC et contribuera grandement à l'achèvement rapide, dans les délais prévus, de ce projet."

Actuellement, 163 scientifiques japonais participent activement à un éventail de projets du CERN, allant d'expériences à basse énergie avec des antiprotons jusqu'au LHC, en passant par des expériences sur les neutrinos et l'expérience OPAL au collisionneur LEP, l'installation amirale du CERN. Des aimants quadrupolaires supraconducteurs complexes destinés à l'accélérateur LHC sont en cours de développement en étroite collaboration avec l'Organisation de recherche avec des accélérateurs de haute énergie KEK, à Tsukuba. Des physiciens expérimentateurs japonais jouent un rôle important dans le développement et la construction de l'expérience ATLAS qui commencera à analyser les collisions de haute énergie produites au LHC en 2005.

Le LHC, un accélérateur de particules constitué d'aimants supraconducteurs de forte puissance ayant chacun une longueur de 15 mètres, sera installé dans le tunnel circulaire existant de 27 kilomètres creusé pour abriter le collisionneur électron-positon LEP. Ces puissants aimants permettront de maintenir sur une orbite stable les faisceaux de protons circulant en sens opposés autour de l'anneau, tandis que des cavités accélératrices supraconductrices porteront ces particules à des vitesses voisines de celle de la lumière et à des énergies jamais atteintes jusqu'à présent. Lorsque ces faisceaux de protons entreront en collision à des points de croisement fixes, leur énergie cinétique totale produira des centaines de particules nouvelles. L'étude de ces collisions permettra de "sonder" les interactions entre les quarks, ces infimes constituants dissimulés au plus profond des protons en collision, et de révéler comment la Nature opère aux niveaux les plus fondamentaux.

Construire les instruments capables de créer des conditions aussi extrêmes, puis analyser les résultats avec une précision extraordinaire, représente un défi redoutable qui ne sera relevé qu'au prix de progrès dans de nombreuses technologies extrêmement complexes. Le succès du LHC dépend directement de la capacité des scientifiques du CERN, en étroite collaboration avec l'industrie, de repousser la technologie bien au-delà de ses limites actuelles. La construction du LHC entraînera de nouvelles percées en supraconductivité, électronique rapide, cryogénie, superordinateurs, technologie du vide, science des matériaux et dans bien d'autres disciplines. Les nouvelles technologies mises au point pour le LHC deviendront le terrain fertile dans lequel pourront germer et s'épanouir de nouvelles industries de haute technologie. La participation du Japon à ce défi technologique sera sans aucun doute bénéfique pour le CERN comme pour le Japon.

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, la Slovaquie, la République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, les Etats-Unis, Israël, le Japon, la Turquie, la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.