L'atelier technique annuel de CERN openlab, partenariat public-privé unique en son genre entre le CERN et des entreprises de haute technologie, a eu lieu la semaine dernière. Ce partenariat a pour mission de stimuler l’innovation dans les technologies informatiques dont a besoin la communauté scientifique du Laboratoire.
L'ambitieux programme d'amélioration du Grand collisionneur de hadrons (LHC) pose des défis importants sur le plan informatique. Lorsque le LHC à haute luminosité (HL-LHC) entrera en service, en 2029, la capacité de calcul requise devrait être environ dix fois supérieure à celle d'aujourd'hui. Dépenser plus d'argent pour acheter plus d'équipements n’est pas la solution. Les informaticiens du CERN s’attachent au contraire à trouver des moyens de procéder autrement, plus intelligemment.
Pour y parvenir, le partenariat CERN openlab est essentiel. Actuellement, 30 projets de R&D sont menés dans ce cadre. Ils portent sur des défis liés à la prochaine génération de supercalculateurs, faisant appel à l'informatique exaflopique, à l'intelligence artificielle et à l'informatique quantique. CERN openlab gère également des projets visant à partager des connaissances et des compétences spécialisées utiles à des communautés scientifiques autres que celle de la physique des particules. Tous ces projets ont été présentés lors de l'atelier technique de deux jours qui s'est déroulé dans la salle du Conseil du CERN.
L’atelier a rassemblé 145 participants (en présentiel et en ligne), parmi lesquels des représentants des entreprises membres du partenariat (Intel, Oracle, Siemens, Micron, Google, IBM, Roche et Comtrade). Ce fut l'occasion, non seulement de discuter des projets en cours, mais également d'évoquer les nouveaux défis à relever et de recenser les possibilités de collaboration mutuellement bénéfiques.
Ce fut également l’occasion d’annoncer la nomination de Maria Girone à la tête du partenariat. Maria Girone, qui assumait depuis 2016 les fonctions de responsable technique de CERN openlab, a récemment reçu un prestigieux prix italien et fondé la branche suisse du groupe « Women in High-Performance Computing ».
Alberto Di Meglio, qui était à la tête de CERN openlab depuis 2013, est désormais responsable de la nouvelle section Innovation du département IT du CERN. Cette section, créée dans le cadre de la nouvelle stratégie du département IT du CERN, couvre CERN openlab, l'initiative Technologie quantique du CERN, et les projets liés aux technologies de l'information financés par la Commission européenne.
Lors de l'atelier, Alberto Di Meglio a présenté la nouvelle feuille de route en matière d'innovation du département IT du CERN, qui sera publiée au mois de juin. Cette feuille de route s'articule autour de cinq principaux objectifs :
- Mettre en place des infrastructures de calcul et des services et outils de génie logiciel hétérogènes
- Donner une ampleur accrue à la gestion des données, au stockage des données et aux bases de données afin de satisfaire aux exigences du HL-LHC
- Assurer l'appui nécessaire au déploiement des technologies de l'intelligence artificielle au sein de la communauté
- Maintenir le département IT du CERN à la pointe de la R&D
- Favoriser la science ouverte et renforcer l'impact positif du CERN sur la société.
« CERN openlab a joué un rôle important pour que l'infrastructure informatique du CERN soit prête à relever les défis de la troisième période d'exploitation du LHC, a expliqué Alberto Di Meglio. Cette feuille de route indiquera comment le département IT du CERN contribuera à stimuler l'innovation requise pour relever les gigantesques défis informatiques posés par le HL-LHC. »
« Je tiens à remercier Alberto pour son excellente gestion de CERN openlab au cours des dix dernières années, a souligné Enrica Porcari, chef du département IT du CERN. Durant cette période, la collaboration a pratiquement triplé de volume, et CERN openlab s'est également étoffé en mettant en place des collaborations avec d'autres organismes de recherche. Le très apprécié programme des étudiants d'été CERN openlab s'est lui aussi bien développé. »
« J'ai hâte d'instaurer de nouvelles collaborations et d'explorer de nouvelles technologies dans le cadre de CERN openlab, a conclu Maria Girone. Cet atelier, le premier que nous organisons en présentiel au CERN depuis le début de la pandémie de COVID-19, a été un excellent moyen de lancer ces travaux. »