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La physique des particules européenne rafraîchit sa stratégie à long terme

Cracovie, 12 septembre 2012. Quelque 500 physiciens des particules se sont réunis cette semaine à Cracovie à l’occasion du Symposium public du Conseil du CERN1 sur la stratégie européenne pour la physique des particules afin de discuter de l'avenir à long terme de leur discipline. Ce symposium intervient à une période charnière de l’histoire de la physique des particules, au lendemain de l’annonce, en juillet dernier, de la découverte par les collaborations ATLAS et CMS d'une nouvelle particule dont les caractéristiques sont compatibles avec celles du boson de Higgs tant recherché : une découverte qui va donner le cap à la recherche en physique des particules. Par ailleurs, bien que les résultats du LHC aient fait les gros titres, d'autres domaines, comme la physique des neutrinos, ont eux aussi considérablement progressé ces dernières années.

Ce symposium marque la première mise à jour d’une stratégie qui avait été mise en place en 2006 pour coordonner la recherche en physique des particules en Europe et la participation de l'Europe à des projets menés dans d’autres régions du monde. Un groupe d'orientation stratégique mis sur pied par le Conseil du CERN fera la synthèse des apports du symposium dans un projet de mise à jour de la stratégie, qui sera examiné par le Conseil du CERN en mars 2013. La version définitive du document sera ensuite présentée au Conseil du CERN à Bruxelles en mai 2013, à l’occasion d'une session qui coïncidera avec une réunion de niveau ministériel du Conseil Compétitivité.

« La physique des particules a toujours été une entreprise de longue haleine, coordonnée au plan international, a déclaré le Président du groupe d'orientation stratégique, Tatsuya Nakada, professeur au Laboratoire de physique des hautes énergies de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Elle l’est aujourd’hui plus que jamais, du fait de l'augmentation de la taille et de la complexité de nos installations d'expérimentation. Il est essentiel que la stratégie européenne soit claire et qu’elle s’intègre dans le contexte général. »

« La date de la réunion, en mai 2013, n’est pas anodine, a ajouté le Président du Conseil du CERN, Michel Spiro. La compétitivité de l'Europe dépend de manière décisive de ses ressources scientifiques. Or, la physique des particules fait non seulement partie de ces ressources, mais profite aussi à d'autres domaines de la recherche scientifique. »

À l’ordre du jour du Symposium de Cracovie figuraient des thèmes aussi divers que les installations susceptibles de succéder au Grand collisionneur de hadrons (qui doit normalement être exploité bien au-delà de 2020), la complémentarité entre la recherche fondée sur les accélérateurs et les études sur les rayons cosmiques, et les installations futures pour la science des neutrinos. Même si le LHC vient juste d’entamer son programme de recherche, le temps considérable nécessaire pour le développement d’installations de recherche à la frontière des hautes énergies, ainsi que pour la réalisation de certaines expériences de précision exige d’engager rapidement des travaux préliminaires pour pouvoir assurer la continuité.

« L’existence d’une stratégie européenne pour la physique des particules témoigne de la dimension planétaire qu’a prise la physique des particules » a déclaré le Directeur général du CERN, Rolf Heuer. Elle permet à l’Europe de déployer ses ressources avec autant d’efficacité que de discernement, de même que de les intégrer dans une perspective mondiale pour notre discipline ».

Des informations sont régulièrement échangées entre les trois régions que sont les Amériques, l'Asie et l'Europe au sein d’un organe mondial, l’ICFA – le Comité international sur les futurs accélérateurs. L'ICFA a récemment publié un document décrivant les possibilités qui s’offrent à la physique des particules à l’échelle mondiale : « Beacons of discovery ». La stratégie européenne mise à jour qui doit être présentée à Bruxelles en mai 2013 symbolisera la contribution de l'Europe à l’approche planétaire adoptée pour explorer la nature fondamentale de la matière.

 

1. Le CERN, Organisation européenne pour la Recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche du monde en physique des particules. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Roumanie a le statut de candidat à l'adhésion. Israël et la Serbie sont des États membres associés en phase préalable à l'adhésion. La Commission européenne, les États-Unis d'Amérique, la Fédération de Russie, l'Inde, le Japon, la Turquie et l'UNESCO ont le statut d'observateur.