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Les Etats-Unis d'Amérique deviennent observateur au CERN

Genève, le 19 décembre 1997. Le Conseil du CERN1, où les représentants des 19 Etats membres de l'Organisations décident des programmes scientifiques et des ressources financières, a tenu sa 109e session le 19 décembre sous la Présidence de M. Paul Levaux (BE).

Statut d'observateur pour les Etats-Unis d'Amérique

Les délégués au Conseil ont chaleureusement applaudi des représentants des Etats-Unis d'Amérique accueillis pour la première fois à une session du Conseil en tant qu'observateurs officiels. Ce statut a été accordé à la suite de la signature à Washington, le 8 décembre 1997, de l'accord entre les Etats-Unis et le CERN prévoyant une contribution de 531 MUSD au projet de grand collisionneur de hadrons (LHC) (voir PR07.97). Les protocoles précisant la contribution du Département de l'énergie (DOE) à la construction de l'accélérateur LHC et les contributions du DOE et de la Fondation nationale pour la science (NSF) aux expériences ATLAS et CMS au LHC ont été signés par Mme Martha Krebs, Directrice du Bureau de la recherche énergétique, DOE, M. Bob Eisenstein, Directeur adjoint des sciences physiques et mathématiques à la NSF et le professeur Christopher Llewellyn Smith, Directeur général du CERN lors de la session du Conseil. En conclusion de son allocution, Mme Krebs a déclaré: "L'accord entre les Etats-Unis d'Amérique et le CERN et ses protocoles prolongeront les réalisations de la physique, si fantastiques au cours du XXe siècle, dans le XXIe. Le LHC sera la plus grande collaboration à ce jour sur la voie menant à une collaboration scientifique mondiale. Elle témoignera de notre conviction que l'émerveillement et la joie de la découverte de notre monde et de l'univers sont des activités utiles pour l'humanité, même si nous devons toujours lutter contre la violence et la pauvreté. Elle enseignera à la jeunesse de tous les pays que la recherche scientifique lui sera bénéfique. C'est pour moi un honneur d'être ici avec vous aujourd'hui".

Plus précisément, le Département de l'énergie des Etats-Unis fournira des pièces d'équipement et des matériaux d'une valeur de 200 MUSD, qui seront utilisés dans l'accélérateur. Les Etats-Unis fourniront aussi des équipements d'une valeur de 331 MUSD pour les grands détecteurs, ATLAS et CMS, à raison de 250 MUSD pour le Département de l'énergie et 81 MUSD pour la Fondation nationale pour la science. Les détecteurs sont construits par de vastes collaborations internationales comprenant plus de 4000 scientifiques et ingénieurs de 45 pays répartis sur six continents. Plus de 550 scientifiques des Etats-Unis, provenant de près de 60 universités, et six des laboratoires nationaux du Département de l'énergie disséminés dans 25 Etats collaborent à l'étude et à la fabrication d'éléments des détecteurs. On prévoit qu'environ 25 pour cent de la communauté des physiciens expérimentateurs des hautes énergies des Etats-Unis effectueront des recherches au grand collisionneur de hadrons.

Le LHC jouera un rôle pionnier non seulement dans le domaine de la recherche et de la technologie en physique, mais aussi dans celui de la collaboration internationale, puisque des scientifiques de toutes les parties du monde prendront part à la construction de l'accélérateur LHC et aux grandes expériences. Le Japon a déjà versé une généreuse contribution de 8,85 milliards de yens. Un accord a été signé en mars 1996 avec l'Inde qui apportera une contribution d'une valeur nette pour le CERN de 12,5 MUSD à l'accélérateur LHC. Un accord a été signé avec la Russie en juin 1996, qui prévoit des contributions à l'accélérateur et aux détecteurs LHC d'une valeur nette pour le CERN de 67 MCHF chacune. Le Canada versera pour le LHC, au cours de la première moitié de la période de construction, une contribution en nature d'une valeur de 30 MCAD.

LEP 200

Dans le cadre du programme scientifique actuellement financé au CERN, le programme du grand collisionneur électron-positon (LEP) doit s'achever à la fin de 1999. Toutefois, des données récentes produites par les expériences au LEP, conjuguées avec la possibilité de faire fonctionner les cavités du LEP à des gradients d'accélération supérieurs et donc d'atteindre des énergies plus élevées constituent des arguments décisifs en faveur d'une prolongation de l'exploitation du LEP en l'an 2000. Le Conseil a approuvé une résolution exprimant le souhait que le LEP soit exploité en l'an 2000, compte tenu de la justification scientifiques extrêmement forte de cette option très rentable et demandant instamment tous les pays dont des physiciens participent à des expériences au LEP de fournir des ressources supplémentaires, afin de permettre l'exploitation en l'an 2000.

Rapport du Directeur général

Le Directeur général a commencé son rapport au Conseil en félicitant le personnel et les utilisateurs du Laboratoire d'avoir fait de 1997 une année record en dépit d'un incendie qui a contraint d'arrêter les accélérateurs pendant deux mois. Lorsque le programme a repris, tous les accélérateurs ont montré des performances exceptionnelles et ont produit une large gamme de nouveaux résultats.

Dans la partie des activités scientifiques du CERN qui concerne les basses énergies, ISOLDE est une installation qui permet de produire des éléments instables. Ces derniers sont utilisés dans des domaines aussi divers que la médecine et la physique atomique, et en 1997 ce sont notamment les études nucléaires en rapport avec l'astrophysique qui ont été mises en vedette. Tous les éléments, sauf les plus légers, sont créés dans les étoiles, et les éléments instables y jouent un rôle déterminant. Cette année, de nouvelles expériences avec ISOLDE ont commencé à mesurer les propriétés de ces éléments instables, et elles ont apporté d'importantes informations sur l'abondances des éléments dont la Terre est constituée.

Bien que l'Anneau d'antiprotons de basse énergie LEAR ait été fermé en 1996, les activités d'analyse se poursuivent. En 1997, un long travail de détective est parvenu à son terme avec l'identification d'une particule, un méson exotique, prédite par la théorie. Les quarks sont liés sous forme de protons et de neutrons par l'action des gluons, et la théorie énonce que des configurations exotiques de quarks et de gluons liés devraient également exister. C'est une particule de ce type qui vient d'être découverte et étudiée.

L'incendie aurait pu être particulièrement grave pour le programme neutrino, mais les opérateurs des accélérateurs ont fait l'impossible pour compenser le retard. L'expérience CHORUS devait absolument recueillir des données en 1997, car sinon l'émulsion photographique qu'elle emploie serait devenue périmée. Les physiciens des accélérateurs comme les physiciens expérimentateurs ont relevé ce défi, un nouveau record a été battu à cette occasion, et de nouvelles données sur les neutrinos sont maintenant analysées.

Le programme ions plomb du CERN a été annulé pour 1997 en raison de l'incendie. L'analyse des données recueillies en 1996 a permis cependant d'ajouter de nouvelles pièces au puzzle, de manière à construire une image du plasma quark-gluon qui a vraisemblablement existé dans les premiers instants de l'Univers.

L'accélérateur vedette du CERN, le grand collisionneur électron-positon LEP, a fonctionné à l'énergie de 91,5 GeV, la plus élevée qu'il ait jamais atteinte. Le LEP rivalise maintenant avec les meilleures mesures mondiales de la masse de la particule W, et il est prêt à faire encore mieux l'année prochaine.

Recrutement financé par du congé épargné

Le Directeur général a exposé au Conseil le succès du programme de recrutement financé par du congé épargné. Ce programme a été présenté au personnel du Laboratoire par la Direction et l'Association du personnel en septembre. Il prévoit la création de nouveaux postes pour des jeunes, financée par des contributions volontaires du personnel. "L'adhésion à ce programme a souligné l'attachement du personnel du CERN et sa solidarité avec la mission du Laboratoire" a déclaré le professeur Llewellyn Smith."

Elections

Le professeur Luciano Maiani (Italie) a été élu prochain Directeur général de l'Organisation (voir PR09). Il prendra ses fonctions le 1er janvier 1999, succédant au professeur Llewellyn Smith qui aura achevé son mandat de cinq ans.
M. Hans C. Eschelbacher (Allemagne) a été élu Président du Conseil du CERN pour une première période d'un an à compter de janvier 1998 (voir PR09).
Le professeur Fernando Aldana (Espagne) a été élu Vice-Président du Conseil pour une période d'un an à compter de janvier 1998.
M. Fernando Bello (Portugal) a été nommé Président du Comité des finances à compter de janvier 1998.
M. LeifÊWestgaard (Norvège) a été élu Vice-Président du Comité des finances pour une période d'un an à compter de 1998.

Renouvellements de mandats

J. Ferguson a été reconduit dans ses fonctions de chef de la Division Support administratif jusqu'au 31 décembre 1999.
A. J. Naudi a été reconduit dans ses fonctions de chef de la Division des finances jusqu'au 31 décembre 1999.

Personnel supérieur du CERN au 1er janvier 1998

Directoire

Directeur du projet LHC : L. Evans (GB)
Directeur de la recherche : L. Foà (IT)
Directeur des accélérateurs : K. Hübner (AT)
Directeur de l'administration : M. Robin (FR)
Directeur technique et de la recherche : H. Wenninger (DE)

Chefs de division

Support administratif (AS) : J. Ferguson (GB)
Technologie de l'information (IT) : J. May (DE)
Soutien en ingénierie et technologies (EST) : D. Güsewell (DE)
Finances (FI) : A. Naudi (CH/GB)
Grand collisionneur de hadrons (LHC) : J-P. Gourber (FR)
Physique expérimentale (EP) : G. Goggi (IT)
Personnel (PE) : B. Angerth (SE)
Synchrotron à protons (PS) : D. Simon (FR)
SPS + LEP (SL) : K. Kissler (DE)
Approvisionnements et logistique (SPL) : R. Perin (IT)
Commission de l'inspection technique et de la sécurité (TIS):
H. Schönbacher (AT)
Support technique (ST) : A. Scaramelli (IT)
Etudes théoriques (TH) : A. De Rujula (ES)

Le CERN a inventé le World Wide Web et des informations supplémentaires sur le LHC sont disponibles à l'adresse: http:// www.cern.ch
Des photographies peuvent être téléchargées depuis:
http://www.cern.ch/Press/

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, la République slovaque, la République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, les Etats-Unis, Israël, le Japon, la Turquie, la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.