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Le ministre italien de la science inaugure une exposition industrielle au CERN

Genève, le 30 novembre 1993. Le 30 novembre 1993, S.E. le professeur Umberto Colombo, ministre italien des universités et de la recherche, a inauguré la sixième exposition "L'Italie au CERN". Il était accompagné par S.E. l'ambassadeur Giulio di Lorenzo Badia, représentant permanent de l'Italie auprès des organisations internationales à Genève. Le Directeur général du CERN1, le professeur Carlo Rubbia, a accueilli le ministre et a exprimé sa satisfaction devant le très large éventail et la grande qualité des équipements exposés:"J'ai toujours pensé que ces expositions industrielles étaient un modèle vivant du marché où se rencontrent librement l'offre et la demande... améliorant ainsi les possibilités globales d'une coopération toujours plus étroite entre l'industrie et la recherche."

Dans son discours d'inauguration, le professeur Colombo a évoqué le nouveau projet d'accélérateur du CERN, le grand collisionneur de hadrons (LHC): "L'heure est venue de prendre une décision. Nous ne devrions pas attendre plus longtemps que nécessaire pour examiner et ensuite, sauf difficultés imprévues, approuver la conception et les conditions de financement du nouveau projet, comprenant à la fois la machine et les expériences. L'Italie souhaite qu'on agisse promptement pour que soit prise une décision finale sur la construction du LHC. Nous espérons qu'elle sera prise par tous les Etats membres du CERN dans les mois qui viennent." Le professeur Colombo a aussi souligné l'importance des échanges entre la recherche et l'industrie: "Il est évident que la physique des hautes énergies ne peut pas continuer à se développer sans une transition majeure vers une phase industrielle. Le nouveau projet envisage la production de milliers d'aimants supraconducteurs et la construction d'appareils pour les expériences d'une hauteur de six étages et pesant des dizaines de milliers de tonnes. Il est clair que le physicien ne peut pas faire tout cela tout seul. Il doit s'en remettre à l'industrie."

Le professeur Chris Llewellyn Smith, Directeur général désigné, a souligné l'importante contribution des scientifiques italiens à l'évolution de la physique des particules. Il a aussi loué la grande qualité des travaux de recherche effectués dans les laboratoires de physique en Italie et a mentionné l'organisation exemplaire qu'est l'Instituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN). Le professeur Llewellyn Smith a rendu homage à Carlo Rubbia dont le dynamisme et l'imagination ont joué un r™le si important dans le processus qui a fait du CERN le premier laboratoire de physique des particules dans le monde.

Plus de quarante entreprises de haute technologie présentent leurs produits à cette nouvelle exposition industrielle au CERN, qui a lieu du 30 novembre au 3 décembre 1993. Cette exposition donne aux entreprises italiennes l'occasion de présenter leurs produits dans des domaines d'une importance immédiate pour les scientifiques, les ingénieurs et les techniciens travaillant au CERN, ainsi que pour les scientifiques d'Etats non-membres qui participent à des projets de recherche au CERN. La gamme de produits est large: aimants supraconducteurs, composants mécaniques de petite taille et usinés avec précision, composants mécaniques lourds, détecteurs électroniques, instrumentation électrique et mécanique, cryogénie, systèmes de vide poussé et divers autres systèmes et instruments scientifiques. La semaine "L'Italie au CERN" a été organisée par l'Institut italien pour le commerce extérieur.

Le CERN est l'un des centres les plus prestigieux pour la recherche fondamentale dans le monde, où des pays européens ont rassemblé leurs scientifiques pour construire des machines uniques en leur genre, conçues spécialement pour la recherche en physique des particules élémentaires. Les besoins technologiques complexes du CERN servent de catalyseurs en encourageant le progrès industriel en Europe. En raison de la grande qualité de leurs produits et d'une politique commerciale dynamique, de nombreuses entreprises italiennes ont joué un r™le important dans la construction du grand collisionneur électron-positron (LEP). Plus récemment des entreprises italiennes ont participé à l'accroissement de l'énergie de l'accélérateur, le programme LEP II qui aura pour effet de doubler l'énergie des faisceaux de particules.

Le CERN prépare actuellement un nouveau projet d'une importance inégalée, le grand collisionneur de hadrons (LHC), un collisionneur de particules qui fera entrer des protons en collision pour créer les conditions d'énergie mêmes qui existaient 10-12 seconde seulement après la naissance de notre Univers au moment du Big Bang. Les travaux préparatoires pour le LHC ont déjà mobilisé un important élan scientifique et l'Italie appuie vivement cette initiative. Pour construire le LHC, le CERN fera appel à la technologie la plus sophistiquée, notamment dans les domaines de la supraconductivité, de la cryogénie et de l'électronique, offrant ainsi à l'industrie européenne une nouvelle occasion de présenter ses possibilités. L'entreprise Ansaldo a réalisé le premier prototype de 1 m pour un aimant du LHC et vient aussi de terminer le premier prototype d'aimant supraconducteur de 10 m, qui sera bient™t livré au CERN pour essais. L'Italie a également fourni la moitié des aimants supraconducteurs de l'accélérateur HERA de DESY. L'exposition "L'Italie au CERN" permettra à l'industrie italienne de montrer qu'elle est disposée à contribuer à ce projet extrêmement important qui permettra aux scientifiques européens de continuer à jouer un r™le majeur dans la recherche sur la structure de la matière.

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège è Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, la République slovaque, la République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, Israël, la Turquie, la Yougoslavie (le statut d'observateur est suspendu après l'embargo de l'ONU, juin 1992), la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.